« Espèce de
mollusque » : l’insulte ultime ?
Si tu as atteint un certain âge, peut-être as-tu déjà
insulté un de tes congénères humains de mollusque (ou d’un de ces dignes
représentant : huître, escargot, moule, bigorneau, poulpe…), à juste
titre. Quoique… Les mollusques sont-ils si nazes pour mériter d’être utilisés
comme une insulte ? Les connaissez-vous vraiment ?
1) Qu’est-ce qu’un mollusque ?
Un mollusque (eumollusque) peut se résumer à un corps mou (mais pas dépourvu de muscles !) avec une coquille (plus ou moins visible) sécrétée (produite) par une partie du revêtement du corps (=le manteau). Du côté de la classification phylogénétique, ils se situent chez les protostomiens*, lophotrochozoaïres*, spiraliens* (des mots qui ont un sens pour les biologistes, je vous assure). La plupart sont aquatiques (d’où la présence de branchies, c’est tout de même plus pratique).
En fait, le public
connaît surtout les 3 classes principales de droite. Mais il en existe d’autres
qui méritent un petit détour.
2) Les polyplacophores (ou
« chitons »)
|
un chiton qui broute |
Un scarab dans Starcraft, si vous jouez protoss, faites-en en défense : c’est pas mal |
Comment les
reconnaître :
Ils ressemblent au « scarab » de Starcraft, mais
en plus plat et petit bien entendu. Il possède 8 plaques calcaires dorsales (sa
coquille) qui s’articulent légèrement entre elles (sans pour autant être souple
comme une gymnaste). Si on le retourne, on peut voir son pied (grâce auquel il
peut se déplacer), sa bouche (faut bien qu’il mange, hein) et deux sillons
palléaux (ouverture vers les cavités palléales où se trouvent les branchies, plus
ou moins visibles: faut bien qu’il respire).
Si on les
ouvre ?
Anatomiquement, il est plutôt symétrique. Il possède
comme beaucoup de ses cousins mollusques un ensemble
cœur-gonade-« reins » (cet ensemble est en rapport avec le coelome*).
Son tube digestif est rectiligne : ce n’est pas le cas de la plupart de
ses cousins (encore). Ah, aussi, les chitons peuvent posséder des sortes d’yeux
(plutôt des récepteurs de lumière : photorécepteurs) se trouvant sur… ses
plaques dorsales. Bizarre, bizarre…
Où est-ce qu’on peut
les trouver ?
Si vous en cherchez, vous en trouverez en bord de mer, sur
les rochers dans la zone de balancement des marées (zone intertidale), raclant
le substrat pour manger des algues ou des micro-organismes. Certains vivent
tout de même dans les grandes profondeurs.
3)
Les Monoplacophores
Un couple de monoplacophores, ne se doutant de rien... |
Comment les
reconnaître ?
Coquille unique (d’où son nom) et une cavité palléale
discrète (où se trouvent les branchies), réduite à un sillon.
Si on les
ouvre ?
Les monoplacophores possèdent des paires de néphridies
(« reins simples ») en position métamérique (répétée). On pensait
alors que ces petites bêtes constituaient un « chaînon manquant »
entre les annélides (lombrics, vers…) et
les mollusques vrais. Mon cul… Cette idée est abandonnée aujourd’hui, et cette
caractéristique anatomique semble être une acquisition secondaire propre à ce
groupe.
Où est-ce qu’on peut
en trouver ?
Si vous voulez en trouver, il va falloir plonger à plus de
3500m de profondeur. En plus, ils sont petits. Bon courage.
4)
Les Scaphopodes
ici un dentale cherchant avec son pied de quoi manger. Il aurait utiliser sa main.. ah mais non il n’en a pas !! AHAHAHAH ! |
Comment les
reconnaître ?
Ils ressemblent à un petit cône
courbe troué à l’apex renfermant un corps mou où la tête n’est plus vraiment identifiable.
On peut distinguer une bouche, mais on remarque surtout les tentacules autour
de celle-ci : les captacules (ils se sont foulés pour trouver ce mot). En
effet, ces tentacules ne servent pas au déplacement ou à jouer aux cartes, mais
seulement à capter la nourriture (qui se résume à des particules alimentaires,
Mr est fine bouche : microphagie).
Si on les ouvre ?
Le tube digestif est courbé. La
cavité palléale est un « tunnel » dont l’entrée est dans la zone
antérieure, et la sortie, au niveau de l’apex de la coquille (le p’tit
trou) : c’est pratique pour évacuer tout ce qu’il trouve ou mange.
Où est-ce qu’on peut en trouver ?
On les trouve rarement
vivants : seules leurs coquilles sont retrouvées, rejetées sur la plage
abandonnée coquillages et crustacés. On peut tout de même les trouver en
position verticale, fouissant le fond avec leur pied puissant.
5)
Les Bivalves :
Mytilus edulis molestée sauvagement |
Comment les reconnaître ?
Si vous n’en avez jamais vu, il
est temps de sortir de votre grotte. Cette classe de mollusque rassemble tous
ceux qui ont une coquille en deux parties (BI-valves, coquille droite et gauche,
suivez un peu), renfermant le corps mou sans tête distincte (acéphale), aux
branchies très développées (on parle aussi de Lamellibranches), au pied
imposant en forme de hache (Pélécypode), le tout recouvert par un repli du
corps : le manteau (c’est ce dernier qui fabrique les coquilles
calcaires).
Les deux coquilles s’articulent
autour d’une charnière (comme pour la porte de votre chambre), sous l’action de
muscles adducteurs puissants (1 ou 2 muscles, c’est eux qui nous empêchent
d’ouvrir un bivalve et de le déguster).
La coquille (ce qui échoue
souvent sur les plages) est très utile et renferme un tas d’informations. Elle
est indispensable à l’animal pour se protéger des prédateurs (comme vous) mais
aussi pour garder de l’eau lorsque la marée est basse. C’est grâce à ses
muscles adducteurs que les deux coquilles sont maintenues fermées (au nombre de
2, un antérieur et un postérieur : on parle de dimyaires. Certains
bivalves n’en possèdent plus qu’un mais sont tout aussi musclés : les
monomyaires). Les deux valves s’articulent autour de la charnière plus ou moins
dentée, avec un ligament.
La forme de la coquille permet
aussi d’orienter l’animal (oui parce que comme ça, c’est pas très évident
de voir un dos, un postérieur…): la charnière est dorsale et le crochet s’y
trouvant est orientée vers l’avant dans la plupart des cas.
Des exemples de charnières, il en existe d’autres notamment fossiles |
Pour terminer sur la coquille
(quand je vous dis qu’il y a plein de choses à dire avec un vulgaire coquillage,
en tout cas, plus que dans un magazine Closer), on arrive à apercevoir une
empreinte laissée par le manteau (lorsque le mollusque était encore
vivant…) : on parle d’empreinte palléale. Elle peut être intégrale
(=Intégripallié, cas de notre chère moule)
ou présenter une courbure ou sinus palléal (qui est l’empreinte des
siphons : un ou deux « tubes » musclés par lequel l’eau de mer
est inhalée/éjectée, chez les espèces fouisseuses. =Sinupallié).
Empreinte palléale d'une Nucule. |
Si on les ouvre ?
Après avoir pris votre
couteau vous ouvrez d’un geste
flegmatique le bivalve récalcitrant (on va prendre la moule, comme ça, au
prochain repas, vous ferez un cours à vos convives. Puis ils ne voudront plus de
vous à table la prochaine fois).
Le corps mou sans tête est
recouvert par un manteau. A l’intérieur de ce manteau, nous trouvons le pied
sur lequel se trouve la glande du byssus (une spécificité de la moule :
les filaments du byssus sont les fils verdâtres qui sortent de la moule). Le
reste est occupé majoritairement par les branchies, les palpes labiaux
entourant la bouche, et les gonades (ça peut toujours servir).
Les branchies ont un double
rôle : ils servent à la respiration (sans blague…) ; mais aussi à la
nutrition (Qüüüaaa ?). Les cils branchiaux assurent un courant d’eau et un
tri des particules nutritives en suspension. Ces mises en bouche seront petit à
petit transportées jusqu’aux palpes labiaux (qui trieront aussi, selon la
taille) et finiront dans la bouche bien entendu.
Selon la forme et l’organisation
des branchies, on distingue :
-les filibranches : les
filaments branchiaux successifs sont attachés entre eux par des cils; les
branchies s’organisent en feuillets en ‘W’ (voir schéma) dans lesquels passent
des vaisseaux (sanguins j’entends, pas des TIE-fighters). Il est cependant possible
de séparer les filaments branchiaux les uns des autres. (ex : ah mince…
euh.. ah oui, la moule)
-les eulamellibranches : les
filaments branchiaux possèdent une structure en ‘W’, mais dans ce cas les
filaments successifs sont réunis par des connectifs tissulaires qui ne sont
donc pas dissociables. (ex : la coke les coques)
Où les trouver ?
Fastoche ! Sur la plage vous
trouverez un tas de coquilles. Mais les vivants sont soit enfouis dans le sable
(espèces fouisseuses comme les coques, les couteaux…) ou fixés sur un substrat
(rocher, coque de bateau, filets,…). Certains peuvent être benthique (au fond
de l’eau) voire pélagique occasionnel : ils peuvent se déplacer (ex :
Coquilles St Jacques).
6)
Les gastéropodes
Un escargot de Bourgogne se dirigeant vers le beurre persillé |
Comment les reconnaître ?
Comment ça ? Vous ne savez
pas ? Comme leurs cousins céphalopodes (voir plus bas), les gastéropodes
ont un tube digestif replié (= « viscéroconque », flexion
endogastrique, manteau qui recouvre que la partie viscérale). Mais ils ont un truc en plus : une torsion. Leur corps mou
est tordu à tel point que la cavité palléale située du côté postérieur se
retrouve du côté antérieur, dorsalement (donc au dessus de la tête, si vous
suivez bien). La coquille peut être spiralée ou non. La torsion de la masse
viscérale (corps mou) se met en place dès le stade larvaire, en plus de la
flexion du tube digestif en « U » caractéristique des viscéroconques.
droite : les nerfs se retrouvent croisés: on parle de Streptoneure |
Les gastéropodes ayant les
branchies du côté antérieur sont regroupés pour former le groupe des
Prosobranches, le plus diversifié et connu. A l’inverse, les opisthobranches
ont leur cavité palléale restée du côté postérieur (torsion incomplète). Chez
ces derniers, le système nerveux n’est donc pas croisée (=euthyneures) et la
coquille est souvent régressée (ex : les « lièvres de mer ». Non
je n’ai pas fumé ce soir)
La coquille recèle aussi des
secrets et reste un critère essentiel de reconnaissance.
L’enroulement peut être dextre (droit) ou sénestre (gauche) |
Certaines coquilles peuvent ne
pas présenter de torsion (ex : patelle ou « chapeau chinois »),
un trou à l’apex (ex : genre fissurella), ou présenter un bord
columellaire très avancée : un canal siphonal (généralement synonyme de prédateur
sans pitié qui perce les autres coquilles, digère et aspire).
Des gastéropodes prosobranches |
Des opisthobranches, certains sont pélagiques : ils peuvent nager |
Nous venons de voir que les
gastéropodes possédaient des branchies… Mais il existe des gastéropodes
terrestres : pas de branchies mais une cavité palléale riche en sang ayant
une fonction pulmonaire (=les pulmonés). En voici quelques-uns (que vous devez connaître sinon
je ne peux plus rien pour vous) :
Les pulmonés |
Un petit gris vu de dessous, vous êtes des pervers! |
Si on les ouvre ?
Schémas de l'anatomie de l'escargot. C'est en anglais, c'est facile ce n'est pas du Biélorusse. |
Les gastéropodes ont tous une
sorte de langue épineuse : la radula. C’est une véritable rappeuse (non
elle ne chante pas, ah mais !).
Comme vous pouvez le remarquer,
l’appareil génital de l’escargot (petit gris ou Bourgogne) est hermaphrodite
(c’est un véritable labyrinthe d’ailleurs) : l’ovotestis (ou glande
hermaphrodite) est la gonade qui produit les deux types de gamètes (ovocytes et
spermatozoïdes).
si on déroule et schématise l'appareil reproducteur, en français cette fois. |
L’hermaphrodisme est un avantage
chez les escargots : se déplaçant lentement, il se peut qu’ils ne
rencontrent qu’un seul autre escargot de leur espèce durant leur vie. Alors
imaginez un peu si vous souhaitez vous reproduire et que le seul partenaire
sexuel que vous rencontrez est du même sexe que vous… Ben ouais, c’est quand même mieux d’être hermaphrodite dans ce cas. Mais vous allez me dire, indignés que
vous êtes pour certains : « et l’adoption ? et la
GPA ? ». Calmez-vous : Ce sont des put**** d’escargots (en plus,
il me semble que le conseil constitutionnel d’Hélicie n’ait pas encore approuvé
ces lois. Non je n’ai toujours pas fumé quoique ce soit).
Echange de bons principes entre deux bourgognes |
Où peut-on les trouver ?
Partout. C’est bien le groupe qui
a eu le plus de succès au niveau de la diversité (ah, non, ils ne volent pas
mais peuvent aller dans les arbres sans problèmes). Ils représentent 75% des
mollusques. La plupart sont aquatiques : possèdent des branchies, se
nourrissent d’algues, de particules en suspension ou dans la vase
(dépositivores), ou sont prédateurs (on les reconnaît en général à leur siphon
sur la coquille : je vous le répète, parce qu’il y en a qui ne suivent
pas !). Les pulmonés ont conquis le milieu terrestre, bien que certains
soient retournés dans le milieu aquatique (eau douce : cas des Physalies
ou des Limnées).
7)
Les céphalopodes :
Un calmar qui fait un looping |
Finissons par les maîtres
incontestés des océans… du Silurien (environ -440 millions d’années, oui c’est
vieux).
A quoi les reconnaît-on ?
Ce sont des tas de
tentacules : ces derniers se situent au niveau de la tête, autour de la
bouche. Leur masse viscérale est complètement pliée (flexion : des
viscéroconques aussi). Ils possèdent une coquille visible (Nautile, feues les
Ammonites), ou cachée (Seiche, feus les Bélemnites), ou régressée
(inexistante : le poulpe). Le manteau de leur corps mou se replie et
englobe presque tout l’organisme (formant une grande cavité palléale à
l’intérieur de laquelle l’eau circule, permettant la respiration branchiale,
aidant au déplacement par propulsion, ou servant à accueillir les
spermatozoïdes).
On distingue les tétrabranchiaux
(4 branchies) dont le seul représentant est le Nautilus du capitaine Nautile. Les
dibranchiaux (le reste) peuvent être séparés en : Décapodes (qui veut
dire : sans caféine 10 membres ou tentacules. Ex : Les calamars), et
les Octopodes (8 membres comme sur l’affiche du film Octopussy. Ex : les
pieuvres).
La coquille (si elle est
présente) peut servir de stabilisateur de plongée : elle peut se remplir
de gaz azoté, ou d’eau comme les ballastes d’un U-boot (comme quoi les teutons
n’ont rien inventé).
La cavité palléale peut servir
aussi au déplacement (par propulsion, en plus d’utiliser les tentacules)
Enfin, une capacité qu’ont les
céphalopodes : se camoufler, aussi bien que les soldats du GIGN. Leur uniforme manteau extérieur possède des
chromatophores : un poulpe peut donc changer de couleur à sa guise pour
mieux se camoufler (bon il ne peut pas faire l’arc-en-ciel).
Si on les ouvre ?
Schéma d'une seiche ouverte |
Une dissection de seiche est
relativement simple car tout se situe sous le manteau (y’a même la poche du
noir… c’est nul je sais. Non, la poche du noir est une réserve d’encre
permettant de brouiller la vision du prédateur, c’est mieux pour la fuite). On
peut percevoir le tube digestif bien en « U » faisant le tour de
l’hépatopancreas (=foie et glande digestive). On voit les branchies en
communication avec le cœur (à 3 compartiments, assez inhabituel vous en
conviendrez). Le sang d’une seiche est bleue (à cause de l’hémocyanine, un
pigment respiratoire à base de cuivre, comme chez les Schtroumphs il me semble).
Mais le plus intéressant se situe
vers la tête…. Les céphalopodes n’ont pas de dents mais un bec corné (en plus
de la radula).
Bec cornée d'un calamar |
Les yeux ressemblent aux nôtres
(exemple de convergence évolutive), de type caméra, mais avec une différence tout
de même: la rétine est directement exposée à la source lumineuse (pas chez
nous, elle est inversée)
L'oeil du poulpe |
gauche : humain, droite : poulpe. A oui, c'est aussi en anglais. |
Des yeux, nous pouvons remonter à
l’encéphale (cerveau) du céphalopode, c’est à côté. Beaucoup savent (ou pas)
que certains céphalopodes sont dotés d’une intelligence (en tout cas, la
culture d’un poulpe doit être plus riche que celle de certains humains). Leur
cerveau est protégé par une boîte « crânienne »
(cartilagineuse) : la capsule céphalique.
Enfin, la reproduction des
céphalopodes mérite aussi un détour. Les sexes sont séparés : les mâles
possèdent deux tentacules différents ayant un rôle dans l’accouplement
(hectocotyles), qui ont un rôle de pénétration (comme le pénis), sauf qu’il va
s’en servir comme des cuillères qui déposeront des sacs de spermatozoïdes
(spermatophores) dans la cavité palléale de la femelle. Parfois, le mâle perd
un hectocotyle (c’est violent comme copulation : on rencontre ce phénomène
fréquemment chez les argonautes).
Où est-ce qu’on en trouve ?
Dans les océans (une espèce peut
vivre en eau douce: Lolliguncula brevis.
Mais il faut
vous rendre en Amérique du Nord), entre la surface et les abysses, et
des plages au beau milieu de l’océan. Ils sont partout. Il y’en a même un qui
peut planer : l’Encornet volant (Ommastrephes bartramii). NON, je n’ai rien fumé ! Vous êtes pénibles.
Le calamar volant |
Pour conclure:
En fait, les
mollusques ont conquis presque tous les habitats. Malgré leur aspect parfois
ridicule, ils constituent un groupe qui « a réussi », car extrêmement
diversifié et présent dans une grande quantité de niches écologiques. Ils sont
aussi très bons à manger. Donc, si on vous traite de mollusque, répondez en
disant « quel mollusque ? », et énoncez ce que vous savez sur
eux (la personne soupirera et s’enfuira sangloter dans les toilettes devant
l’étendu de son ignorance. Enfin dans l’idéal).
Ah,
j’oubliais… Il existe d’autres classe de mollusques non citées : les
caudofovéates et les solénogastres (ils ont aussi un corps mou avec un manteau
sécrétant du calcaire, mais pas en forme de coquille, et ne possèdent pas la
plupart des caractéristiques citées plus haut). J’en ai pas parlé parce qu’ils
sont moches (et peu nombreux). Je sais, c’est de la discrimination. Et
alors ?
F.A.Q.
Mon ami a trouvé un fossile d’ammonite. Il a dit que c’était un
escargot. Etait-ce vraiment un escargot ?
Les ammonites
étaient aussi des mollusques, comme les escargots, mais c’était des
céphalopodes. Plus précisément appartenant à une sous classe cousine des
Nautiloidea (Nautiles) : Les Ammonoidea (qui rassemblait les Goniatites,
et les Ammonites entre autre). Dis à ton ami que les escargots ont une coquille
spiralée mais pas dans le même plan : la coquille possède un apex. Alors
que les ammonites ont une coquille spiralée dans un même plan. D’autre part,
les ammonites possèdent des lignes de sutures (ligne visibles sur la coquille)
en relief et aux motifs variés (indiquant les cloisons de la coquille). Après,
va te renseigner sur d’autres sites.
J’ai trouvé un ver de terre. A quelle classe de mollusque
appartient-il ?
Aucune. Il
appartient aux Annélides. Relis plus haut s’il te plait.
Pourquoi alors un article sur les Mollusques mais pas sur les
Annélides ?
Et pourquoi un
article sur les Annélides et pas sur les Echinodermes ?
Je suis un enseignant de SVT depuis peu, et j’aimerais savoir quel
mollusque dois-je utiliser pour mon TP.
Tout dépend
l’objectif pédagogique visé : les moules ont l’avantage de ne pas être
très chers et sont très bien pour observer les branchies (cinquième), qui
peuvent être mises entre lame et lamelles pour observation microscopique (les
cils sont alors en mouvement, mais il faut que votre moule ne soit pas cuite au
vin blanc). Les huîtres sont intéressantes pour observer l’activité
cardiaque : le cœur peut être prélevé et mis dans de l’eau de mer, il
continue de battre un moment (et vous pouvez appliquer dessus des substances
modifiant l’activité cardiaque). On peut en trouver toute l’année (c’est juste
qu’elles sont moins « laiteuses » : pas en période de
reproduction). Après l’escargot petit gris peut aussi être utilisé (mais il
faut s’en procurer des vivants aussi, sinon on peut faire des dissections
simples de mollusques morts).
Pourquoi lorsque je mets du sel sur une limace, elle meurt dans
d’atroces souffrances ?
De la même
façon que si vous mettiez un brochet dans de l’eau de mer : il ne va pas
apprécier. Le sel (ou l’eau salée) aura pour effet de faire sortir l’eau du
corps mou du mollusque vivant en eau douce ou en milieu terrestre. Inversement,
un calamar que vous mettez dans de l’au du robinet va se gorger d’eau et mourra
aussi (l’eau va « entrer » dans le corps).
Peut-on manger les chitons ?
Et bien s’ils
ne produisent pas de substances nocives à faible concentration : oui. Vaut
mieux manger un chiton que de mâchouiller une feuille de laurier rose en tout
cas.
Lexique :
Protostomiens :
Embranchement
dans lequel on rassemble tous les animaux qui au cours de leur développement
embryonnaire, après la phase de gastrulation, ont blastopore qui deviendra la bouche (proto =premier, stome=bouche).
L’anus viendra d'un pore secondaire.
On y retrouve les annélides, les mollusques, les arthropodes (pour les
plus connus).
Lophotrochozoaïres :
Un autre embranchement (plutôt
sous-embranchement) mais qui est compris dans les protostomiens (avec les
ecdysozoaïres). La plupart de ces animaux se développent en formant une larve trochophore qui porte de rangées de cils autour de son axe. D’autres gardent à l’âge
adulte une couronne de tentacule autour de la bouche (=lophophore).
Joli dessin de larve trocophore |
Spiraliens :
Encore une
branche d’animaux (contenue dans les lophotrochozoaïres) qui comprend les
organismes qui ont une cellule-œuf qui se divise en suivant une direction en
spirale (clivage spiralée). Cette appellation est devenue caduque pour certains
auteurs (car sans valeur pour la classification).
Coelome :
Le cœlome est la cavité
(dite cœlomique) formée lors du développement embryonnaire, bordée par le mésoderme, qui en forme la membrane. Les animaux qui possèdent un véritable
cœlome, comme les Annélides, les Mollusques ou les Chordés (dont nous), sont dits coelomates (terme qui n’a plus de valeur en classification).
A l’âge adulte, le coelome peut se maintenir de façon importante ou régresser
(chez nous, le pericarde, autour du cœur, est un coelome).
La même image avec une légende en plus |
Sources, pour aller plus loin:
www.biodeug.com
www.paleopedia.free
www.mer-littoral.org
www.wikipedia.org
http://mon.univ-montp2.fr/