samedi 23 mai 2015

« Espèce de mollusque » : l’insulte ultime ?

« Espèce de mollusque » : l’insulte ultime ?

Si tu as atteint un certain âge, peut-être as-tu déjà insulté un de tes congénères humains de mollusque (ou d’un de ces dignes représentant : huître, escargot, moule, bigorneau, poulpe…), à juste titre. Quoique… Les mollusques sont-ils si nazes pour mériter d’être utilisés comme une insulte ? Les connaissez-vous vraiment ?

1)  Qu’est-ce qu’un mollusque ?

Un mollusque (eumollusque) peut se résumer à un corps mou (mais pas dépourvu de muscles !) avec une coquille (plus ou moins visible) sécrétée (produite) par une partie du revêtement du corps (=le manteau). Du côté de la classification phylogénétique, ils se situent chez les protostomiens*, lophotrochozoaïres*, spiraliens* (des mots qui ont un sens pour les biologistes, je vous assure). La plupart sont aquatiques (d’où la présence de branchies, c’est tout de même plus pratique).
En fait, le public connaît surtout les 3 classes principales de droite. Mais il en existe d’autres qui méritent un petit détour.

2)  Les polyplacophores (ou « chitons »)


un chiton qui broute
Un scarab dans Starcraft, si vous jouez protoss, faites-en en défense : c’est pas mal


Comment les reconnaître :
Ils ressemblent au « scarab » de Starcraft, mais en plus plat et petit bien entendu. Il possède 8 plaques calcaires dorsales (sa coquille) qui s’articulent légèrement entre elles (sans pour autant être souple comme une gymnaste). Si on le retourne, on peut voir son pied (grâce auquel il peut se déplacer), sa bouche (faut bien qu’il mange, hein) et deux sillons palléaux (ouverture vers les cavités palléales où se trouvent les branchies, plus ou moins visibles: faut bien qu’il respire).

Si on les ouvre ?
Anatomiquement, il est plutôt symétrique. Il possède comme beaucoup de ses cousins mollusques un ensemble cœur-gonade-« reins » (cet ensemble est en rapport avec le coelome*). Son tube digestif est rectiligne : ce n’est pas le cas de la plupart de ses cousins (encore). Ah, aussi, les chitons peuvent posséder des sortes d’yeux (plutôt des récepteurs de lumière : photorécepteurs) se trouvant sur… ses plaques dorsales. Bizarre, bizarre…



Où est-ce qu’on peut les trouver ?
Si vous en cherchez, vous en trouverez en bord de mer, sur les rochers dans la zone de balancement des marées (zone intertidale), raclant le substrat pour manger des algues ou des micro-organismes. Certains vivent tout de même dans les grandes profondeurs. 


3)   Les Monoplacophores

Un couple de monoplacophores, ne se doutant de rien...

Comment les reconnaître ?
Coquille unique (d’où son nom) et une cavité palléale discrète (où se trouvent les branchies), réduite à un sillon.

A et B : coquilles de monoplacophores (regardez l’échelle : et oui c’est petit)
C : vue dorsale du corps mou (sans la coquille). On voit par transparence l’intestin qui fait une spirale. Anus à gauche.
D : vue ventrale (sans coquille)



Si on les ouvre ?
Les monoplacophores possèdent des paires de néphridies (« reins simples ») en position métamérique (répétée). On pensait alors que ces petites bêtes constituaient un « chaînon manquant » entre les annélides (lombrics, vers…)  et les mollusques vrais. Mon cul… Cette idée est abandonnée aujourd’hui, et cette caractéristique anatomique semble être une acquisition secondaire propre à ce groupe.



Où est-ce qu’on peut en trouver ?
Si vous voulez en trouver, il va falloir plonger à plus de 3500m de profondeur. En plus, ils sont petits. Bon courage.


4)   Les Scaphopodes


ici un dentale cherchant avec son pied de quoi manger. Il aurait utiliser sa main.. ah mais non il n’en a pas !! AHAHAHAH !
Comment les reconnaître ?
Ils ressemblent à un petit cône courbe troué à l’apex renfermant un corps mou où la tête n’est plus vraiment identifiable. On peut distinguer une bouche, mais on remarque surtout les tentacules autour de celle-ci : les captacules (ils se sont foulés pour trouver ce mot). En effet, ces tentacules ne servent pas au déplacement ou à jouer aux cartes, mais seulement à capter la nourriture (qui se résume à des particules alimentaires, Mr est fine bouche : microphagie).

Si on les ouvre ?
Le tube digestif est courbé. La cavité palléale est un « tunnel » dont l’entrée est dans la zone antérieure, et la sortie, au niveau de l’apex de la coquille (le p’tit trou) : c’est pratique pour évacuer tout ce qu’il trouve ou mange.



Où est-ce qu’on peut en trouver ?
On les trouve rarement vivants : seules leurs coquilles sont retrouvées, rejetées sur la plage abandonnée coquillages et crustacés. On peut tout de même les trouver en position verticale, fouissant le fond avec leur pied puissant.

5)   Les Bivalves :

Mytilus edulis molestée sauvagement

Comment les reconnaître ?
Si vous n’en avez jamais vu, il est temps de sortir de votre grotte. Cette classe de mollusque rassemble tous ceux qui ont une coquille en deux parties (BI-valves, coquille droite et gauche, suivez un peu), renfermant le corps mou sans tête distincte (acéphale), aux branchies très développées (on parle aussi de Lamellibranches), au pied imposant en forme de hache (Pélécypode), le tout recouvert par un repli du corps : le manteau (c’est ce dernier qui fabrique les coquilles calcaires).
Les deux coquilles s’articulent autour d’une charnière (comme pour la porte de votre chambre), sous l’action de muscles adducteurs puissants (1 ou 2 muscles, c’est eux qui nous empêchent d’ouvrir un bivalve et de le déguster).


La coquille (ce qui échoue souvent sur les plages) est très utile et renferme un tas d’informations. Elle est indispensable à l’animal pour se protéger des prédateurs (comme vous) mais aussi pour garder de l’eau lorsque la marée est basse. C’est grâce à ses muscles adducteurs que les deux coquilles sont maintenues fermées (au nombre de 2, un antérieur et un postérieur : on parle de dimyaires. Certains bivalves n’en possèdent plus qu’un mais sont tout aussi musclés : les monomyaires). Les deux valves s’articulent autour de la charnière plus ou moins dentée, avec un ligament




La forme de la coquille permet aussi d’orienter l’animal (oui parce que comme ça, c’est pas très évident de voir un dos, un postérieur…): la charnière est dorsale et le crochet s’y trouvant est orientée vers l’avant dans la plupart des cas.

Des exemples de charnières, il en existe d’autres notamment fossiles

Pour terminer sur la coquille (quand je vous dis qu’il y a plein de choses à dire avec un vulgaire coquillage, en tout cas, plus que dans un magazine Closer), on arrive à apercevoir une empreinte laissée par le manteau (lorsque le mollusque était encore vivant…) : on parle d’empreinte palléale. Elle peut être intégrale (=Intégripallié, cas de notre chère moule)  ou présenter une courbure ou sinus palléal (qui est l’empreinte des siphons : un ou deux « tubes » musclés par lequel l’eau de mer est inhalée/éjectée, chez les espèces fouisseuses. =Sinupallié).

Empreinte palléale d'une Nucule.

Si on les ouvre ?
Après avoir pris votre couteau  vous ouvrez d’un geste flegmatique le bivalve récalcitrant (on va prendre la moule, comme ça, au prochain repas, vous ferez un cours à vos convives. Puis ils ne voudront plus de vous à table la prochaine fois).




Le corps mou sans tête est recouvert par un manteau. A l’intérieur de ce manteau, nous trouvons le pied sur lequel se trouve la glande du byssus (une spécificité de la moule : les filaments du byssus sont les fils verdâtres qui sortent de la moule). Le reste est occupé majoritairement par les branchies, les palpes labiaux entourant la bouche, et les gonades (ça peut toujours servir).
Les branchies ont un double rôle : ils servent à la respiration (sans blague…) ; mais aussi à la nutrition (Qüüüaaa ?). Les cils branchiaux assurent un courant d’eau et un tri des particules nutritives en suspension. Ces mises en bouche seront petit à petit transportées jusqu’aux palpes labiaux (qui trieront aussi, selon la taille) et finiront dans la bouche bien entendu.



Selon la forme et l’organisation des branchies, on distingue :
-les filibranches : les filaments branchiaux successifs sont attachés entre eux par des cils; les branchies s’organisent en feuillets en ‘W’ (voir schéma) dans lesquels passent des vaisseaux (sanguins j’entends, pas des TIE-fighters). Il est cependant possible de séparer les filaments branchiaux les uns des autres. (ex : ah mince… euh.. ah oui, la moule)
-les eulamellibranches : les filaments branchiaux possèdent une structure en ‘W’, mais dans ce cas les filaments successifs sont réunis par des connectifs tissulaires qui ne sont donc pas dissociables. (ex : la coke les coques)

Où les trouver ?
Fastoche ! Sur la plage vous trouverez un tas de coquilles. Mais les vivants sont soit enfouis dans le sable (espèces fouisseuses comme les coques, les couteaux…) ou fixés sur un substrat (rocher, coque de bateau, filets,…). Certains peuvent être benthique (au fond de l’eau) voire pélagique occasionnel : ils peuvent se déplacer (ex : Coquilles St Jacques).



6)   Les gastéropodes

Un escargot de Bourgogne se dirigeant vers le beurre persillé
Comment les reconnaître ?
Comment ça ? Vous ne savez pas ? Comme leurs cousins céphalopodes (voir plus bas), les gastéropodes ont un tube digestif replié (= « viscéroconque », flexion endogastrique, manteau qui recouvre que la partie viscérale). Mais ils ont un truc en plus : une torsion. Leur corps mou est tordu à tel point que la cavité palléale située du côté postérieur se retrouve du côté antérieur, dorsalement (donc au dessus de la tête, si vous suivez bien). La coquille peut être spiralée ou non. La torsion de la masse viscérale (corps mou) se met en place dès le stade larvaire, en plus de la flexion du tube digestif en « U » caractéristique des viscéroconques. 

droite : les nerfs se retrouvent croisés: on parle de Streptoneure


Les gastéropodes ayant les branchies du côté antérieur sont regroupés pour former le groupe des Prosobranches, le plus diversifié et connu. A l’inverse, les opisthobranches ont leur cavité palléale restée du côté postérieur (torsion incomplète). Chez ces derniers, le système nerveux n’est donc pas croisée (=euthyneures) et la coquille est souvent régressée (ex : les « lièvres de mer ». Non je n’ai pas fumé ce soir)
La coquille recèle aussi des secrets et reste un critère essentiel de reconnaissance.

L’enroulement peut être dextre (droit) ou sénestre (gauche)
Certaines coquilles peuvent ne pas présenter de torsion (ex : patelle ou « chapeau chinois »), un trou à l’apex (ex : genre fissurella), ou présenter un bord columellaire très avancée : un canal siphonal (généralement synonyme de prédateur sans pitié qui perce les autres coquilles, digère et aspire).

Des gastéropodes prosobranches

Des opisthobranches, certains sont pélagiques : ils peuvent nager


Nous venons de voir que les gastéropodes possédaient des branchies… Mais il existe des gastéropodes terrestres : pas de branchies mais une cavité palléale riche en sang ayant une fonction pulmonaire (=les pulmonés). En voici  quelques-uns (que vous devez connaître sinon je ne peux plus rien pour vous) :



Les pulmonés

Un petit gris vu de dessous, vous êtes des pervers!

Si on les ouvre ?

Schémas de l'anatomie de l'escargot. C'est en anglais, c'est facile ce n'est pas du Biélorusse.
Les gastéropodes ont tous une sorte de langue épineuse : la radula. C’est une véritable rappeuse (non elle ne chante pas, ah mais !).
Comme vous pouvez le remarquer, l’appareil génital de l’escargot (petit gris ou Bourgogne) est hermaphrodite (c’est un véritable labyrinthe d’ailleurs) : l’ovotestis (ou glande hermaphrodite) est la gonade qui produit les deux types de gamètes (ovocytes et spermatozoïdes). 

si on déroule et schématise l'appareil reproducteur, en français cette fois.
L’hermaphrodisme est un avantage chez les escargots : se déplaçant lentement, il se peut qu’ils ne rencontrent qu’un seul autre escargot de leur espèce durant leur vie. Alors imaginez un peu si vous souhaitez vous reproduire et que le seul partenaire sexuel que vous rencontrez est du même sexe que vous… Ben ouais, c’est quand même mieux d’être hermaphrodite dans ce cas. Mais vous allez me dire, indignés que vous êtes pour certains : « et l’adoption ? et la GPA ? ». Calmez-vous : Ce sont des put**** d’escargots (en plus, il me semble que le conseil constitutionnel d’Hélicie n’ait pas encore approuvé ces lois. Non je n’ai toujours pas fumé quoique ce soit).

Echange de bons principes entre deux bourgognes

Où peut-on les trouver ?
Partout. C’est bien le groupe qui a eu le plus de succès au niveau de la diversité (ah, non, ils ne volent pas mais peuvent aller dans les arbres sans problèmes). Ils représentent 75% des mollusques. La plupart sont aquatiques : possèdent des branchies, se nourrissent d’algues, de particules en suspension ou dans la vase (dépositivores), ou sont prédateurs (on les reconnaît en général à leur siphon sur la coquille : je vous le répète, parce qu’il y en a qui ne suivent pas !). Les pulmonés ont conquis le milieu terrestre, bien que certains soient retournés dans le milieu aquatique (eau douce : cas des Physalies ou des Limnées).

7)   Les céphalopodes :


Un calmar qui fait un looping

Finissons par les maîtres incontestés des océans… du Silurien (environ -440 millions d’années, oui c’est vieux).

A quoi les reconnaît-on ?
Ce sont des tas de tentacules : ces derniers se situent au niveau de la tête, autour de la bouche. Leur masse viscérale est complètement pliée (flexion : des viscéroconques aussi). Ils possèdent une coquille visible (Nautile, feues les Ammonites), ou cachée (Seiche, feus les Bélemnites), ou régressée (inexistante : le poulpe). Le manteau de leur corps mou se replie et englobe presque tout l’organisme (formant une grande cavité palléale à l’intérieur de laquelle l’eau circule, permettant la respiration branchiale, aidant au déplacement par propulsion, ou servant à accueillir les spermatozoïdes).


On distingue les tétrabranchiaux (4 branchies) dont le seul représentant est le Nautilus du capitaine Nautile. Les dibranchiaux (le reste) peuvent être séparés en : Décapodes (qui veut dire : sans caféine 10 membres ou tentacules. Ex : Les calamars), et les Octopodes (8 membres comme sur l’affiche du film Octopussy. Ex : les pieuvres).
La coquille (si elle est présente) peut servir de stabilisateur de plongée : elle peut se remplir de gaz azoté, ou d’eau comme les ballastes d’un U-boot (comme quoi les teutons n’ont rien inventé).
La cavité palléale peut servir aussi au déplacement (par propulsion, en plus d’utiliser les tentacules)



Enfin, une capacité qu’ont les céphalopodes : se camoufler, aussi bien que les soldats du GIGN. Leur  uniforme manteau extérieur possède des chromatophores : un poulpe peut donc changer de couleur à sa guise pour mieux se camoufler (bon il ne peut pas faire l’arc-en-ciel).

Si on les ouvre ?

Schéma d'une seiche ouverte


Une dissection de seiche est relativement simple car tout se situe sous le manteau (y’a même la poche du noir… c’est nul je sais. Non, la poche du noir est une réserve d’encre permettant de brouiller la vision du prédateur, c’est mieux pour la fuite). On peut percevoir le tube digestif bien en « U » faisant le tour de l’hépatopancreas (=foie et glande digestive). On voit les branchies en communication avec le cœur (à 3 compartiments, assez inhabituel vous en conviendrez). Le sang d’une seiche est bleue (à cause de l’hémocyanine, un pigment respiratoire à base de cuivre, comme chez les Schtroumphs il me semble).
Mais le plus intéressant se situe vers la tête…. Les céphalopodes n’ont pas de dents mais un bec corné (en plus de la radula).

Bec cornée d'un calamar

Les yeux ressemblent aux nôtres (exemple de convergence évolutive), de type caméra, mais avec une différence tout de même: la rétine est directement exposée à la source lumineuse (pas chez nous, elle est inversée)

L'oeil du poulpe

gauche : humain, droite : poulpe. A oui, c'est aussi en anglais.

Des yeux, nous pouvons remonter à l’encéphale (cerveau) du céphalopode, c’est à côté. Beaucoup savent (ou pas) que certains céphalopodes sont dotés d’une intelligence (en tout cas, la culture d’un poulpe doit être plus riche que celle de certains humains). Leur cerveau est protégé par une boîte « crânienne » (cartilagineuse) : la capsule céphalique.

Enfin, la reproduction des céphalopodes mérite aussi un détour. Les sexes sont séparés : les mâles possèdent deux tentacules différents ayant un rôle dans l’accouplement (hectocotyles), qui ont un rôle de pénétration (comme le pénis), sauf qu’il va s’en servir comme des cuillères qui déposeront des sacs de spermatozoïdes (spermatophores) dans la cavité palléale de la femelle. Parfois, le mâle perd un hectocotyle (c’est violent comme copulation : on rencontre ce phénomène fréquemment chez les argonautes).

Où est-ce qu’on en trouve ?
Dans les océans (une espèce peut vivre en eau douce: Lolliguncula brevis.

Mais il faut vous rendre en Amérique du Nord), entre la surface et les abysses, et des plages au beau milieu de l’océan. Ils sont partout. Il y’en a même un qui peut planer : l’Encornet volant (Ommastrephes bartramii). NON, je n’ai rien fumé ! Vous êtes pénibles.



Le calamar volant



Pour conclure:

En fait, les mollusques ont conquis presque tous les habitats. Malgré leur aspect parfois ridicule, ils constituent un groupe qui « a réussi », car extrêmement diversifié et présent dans une grande quantité de niches écologiques. Ils sont aussi très bons à manger. Donc, si on vous traite de mollusque, répondez en disant « quel mollusque ? », et énoncez ce que vous savez sur eux (la personne soupirera et s’enfuira sangloter dans les toilettes devant l’étendu de son ignorance. Enfin dans l’idéal).

Ah, j’oubliais… Il existe d’autres classe de mollusques non citées : les caudofovéates et les solénogastres (ils ont aussi un corps mou avec un manteau sécrétant du calcaire, mais pas en forme de coquille, et ne possèdent pas la plupart des caractéristiques citées plus haut). J’en ai pas parlé parce qu’ils sont moches (et peu nombreux). Je sais, c’est de la discrimination. Et alors ?




F.A.Q.

Mon ami a trouvé un fossile d’ammonite. Il a dit que c’était un escargot. Etait-ce vraiment un escargot ?
Les ammonites étaient aussi des mollusques, comme les escargots, mais c’était des céphalopodes. Plus précisément appartenant à une sous classe cousine des Nautiloidea (Nautiles) : Les Ammonoidea (qui rassemblait les Goniatites, et les Ammonites entre autre). Dis à ton ami que les escargots ont une coquille spiralée mais pas dans le même plan : la coquille possède un apex. Alors que les ammonites ont une coquille spiralée dans un même plan. D’autre part, les ammonites possèdent des lignes de sutures (ligne visibles sur la coquille) en relief et aux motifs variés (indiquant les cloisons de la coquille). Après, va te renseigner sur d’autres sites.

J’ai trouvé un ver de terre. A quelle classe de mollusque appartient-il ?
Aucune. Il appartient aux Annélides. Relis plus haut s’il te plait.

Pourquoi alors un article sur les Mollusques mais pas sur les Annélides ?
Et pourquoi un article sur les Annélides et pas sur les Echinodermes ?

Je suis un enseignant de SVT depuis peu, et j’aimerais savoir quel mollusque dois-je utiliser pour mon TP.
Tout dépend l’objectif pédagogique visé : les moules ont l’avantage de ne pas être très chers et sont très bien pour observer les branchies (cinquième), qui peuvent être mises entre lame et lamelles pour observation microscopique (les cils sont alors en mouvement, mais il faut que votre moule ne soit pas cuite au vin blanc). Les huîtres sont intéressantes pour observer l’activité cardiaque : le cœur peut être prélevé et mis dans de l’eau de mer, il continue de battre un moment (et vous pouvez appliquer dessus des substances modifiant l’activité cardiaque). On peut en trouver toute l’année (c’est juste qu’elles sont moins « laiteuses » : pas en période de reproduction). Après l’escargot petit gris peut aussi être utilisé (mais il faut s’en procurer des vivants aussi, sinon on peut faire des dissections simples de mollusques morts).

Pourquoi lorsque je mets du sel sur une limace, elle meurt dans d’atroces souffrances ?
De la même façon que si vous mettiez un brochet dans de l’eau de mer : il ne va pas apprécier. Le sel (ou l’eau salée) aura pour effet de faire sortir l’eau du corps mou du mollusque vivant en eau douce ou en milieu terrestre. Inversement, un calamar que vous mettez dans de l’au du robinet va se gorger d’eau et mourra aussi (l’eau va « entrer » dans le corps).

Peut-on manger les chitons ?
Et bien s’ils ne produisent pas de substances nocives à faible concentration : oui. Vaut mieux manger un chiton que de mâchouiller une feuille de laurier rose en tout cas.


Lexique :

Protostomiens :
Embranchement dans lequel on rassemble tous les animaux qui au cours de leur développement embryonnaire, après la phase de gastrulation, ont blastopore qui deviendra la bouche (proto =premier, stome=bouche). L’anus viendra d'un pore secondaire.


On y retrouve les annélides, les mollusques, les arthropodes (pour les plus connus).

Lophotrochozoaïres :
Un autre embranchement (plutôt sous-embranchement) mais qui est compris dans les protostomiens (avec les ecdysozoaïres).  La plupart de ces animaux se développent en formant une larve trochophore qui porte de rangées de cils autour de son axe. D’autres gardent à l’âge adulte une couronne de tentacule autour de la bouche (=lophophore).

Joli dessin de larve trocophore

Spiraliens :
Encore une branche d’animaux (contenue dans les lophotrochozoaïres) qui comprend les organismes qui ont une cellule-œuf qui se divise en suivant une direction en spirale (clivage spiralée). Cette appellation est devenue caduque pour certains auteurs (car sans valeur pour la classification).

Coelome :
Le cœlome est la cavité (dite cœlomique) formée lors du développement embryonnaire, bordée par le mésoderme, qui en forme la membrane. Les animaux qui possèdent un véritable cœlome, comme les Annélides, les Mollusques ou les Chordés (dont nous), sont dits coelomates (terme qui n’a plus de valeur en classification). A l’âge adulte, le coelome peut se maintenir de façon importante ou régresser (chez nous, le pericarde, autour du cœur, est un coelome).

La même image avec une légende en plus

Sources, pour aller plus loin:

www.biodeug.com
www.paleopedia.free
www.mer-littoral.org
www.wikipedia.org
http://mon.univ-montp2.fr/

dimanche 17 mai 2015

Inauguration de l'antre du biologiste

Encore un blog vous allez dire... Mais pourquoi? Peut être pour satisfaire mon narcissisme. Peut-être pour apporter quelque chose de plus aux autres. Peut-être parce que c'est dimanche soir et qu'il est 23h30.
Non. Sur cette page où vous êtes tombée par accident (entre deux sites peu recommandables: pensez à effacer votre historique après...), vous trouverez des tas de choses qui concernent... les jeux vidé  les SVT (ou les sciences naturelles, ou la biologie et la géologie).

A ce stade, j'ai perdu les 2/3 des lecteurs.

Au tiers restant: oui en fait, la SVT n'est pas qu'une matière de collégien blasé ou de lycéen je-m'en-foutiste. C'est plus que ça.C'est une façon de voir les choses. C'est un art de vivre. Et puis, ça peut servir, surtout en ces temps obscurantistes où le Web n'est plus qu'un repère de chats déguisés en SS.
En fait, ce blog inattendu est conseillé aux:
-élèves de collège et lycée qu'ils soient bons ou nuls  en difficultés.
-curieux qui cherchent une information, ou qui veulent approfondir une actualité (et y'a souvent besoin)
-étudiants en Licence qui cherchent aussi des infos pour finir ce put*** de travail que le prof de Bio Animale leur a donné.
-amis (ça sert aussi à ça, des potes).
-gens qui n'ont jamais rien compris à la biologie (ou à la géologie).
-passionnés en tout et n'importe quoi (bon, aimer la  biologie peut être utile).
-enseignants qui cherchent une idée.
-huîtres (parce que c'est bon ça).

Voilà, je déclare officiellement le blog d'un affreux biologiste ouvert (où est ma bouteille?)

Et il faut que je me penche sur un premier article... mais pas maintenant: maintenant y'a dodo.