lundi 7 septembre 2015

Toi aussi, deviens un parasite !




Tu rêves d’être un parasite ? Tu crois qu’en restant sur ton canapé en attendant que ta maman te serve ton plat de pâtes, cela fait de toi un parasite ?  Ou bien tu penses naïvement que les humains sont des parasites (et tu veux donc te réincarner en lichen) ? Bougre d’imbécile ! Tu ne sais donc pas grand chose du parasitisme ! Après avoir eu le courage de lire jusqu’au bout cet article, ta vision du monde vivant va probablement changer. Toi qui pensais que la vie était belle, et que dans tes rêves tu volais sur un arc-en-ciel avec ton petit poney, tu auras peur. Oui tu auras peur.



1)      Le parasitisme, c’est quoi ?

Pour faire simple, dans le monde vivant, il existe des tas de relations entre les organismes. On peut citer :
  •           La prédation (le guépard qui veut becter l’antilope, ou toi qui veut ouvrir l’huître de Noël)
  •           Le commensalisme : deux organismes qui interagissent mais dont seulement un seul tire un bénéfice. L’autre organisme ni ne gagne, ni ne perd (ex :la mousse qui vit paisiblement sur le tronc d’un arbre. L’arbre offre un support à la mousse) 
  •           Le mutualisme : un rapport bénéfique aux deux organismes (exemple classique : l’abeille Apis mellifera avec des végétaux à fleurs ou Angiospermes). Souvent les deux organismes ne peuvent plus se passer l’un l’autre. Certains vont plus loin pour qualifier ce rapport parfois étroit de symbiose.
  •          La symbiose : Rapport bénéfique aux deux organismes mais la relation est plus étroite physiquement (ex : Les organismes unicellulaires du tube digestif des termites, sans elles, impossible de digérer le bois ! Ou  encore les fameuses mycorhizes*). Il n’existe pas de limite franche entre le mutualisme et la symbiose (et la parasitisme, voir deux lignes en dessous).
  •           L’amensalisme : une espèce qui empêche le bon développement d’une autre. Cependant, la première espèce ne tire aucun bénéfice.
  •          Enfin, le parasitisme : Le rapport est bénéfique pour un organisme mais se fait AU DETRIMENT de l’autre (qui n’a que les inconvénients).

On peut considérer le commensalisme et l’amensalisme comme un état d’équilibre (stable ?) entre le mutualisme et le parasitisme. Mais le mutualisme (et la symbiose) est aussi un équilibre dynamique entre les deux organismes (j’adore l’image du couple avec la couverture : le mutualisme consiste à partager la couette, mais si l’un la tire, l’autre va réagir en la tirant aussi ! Sinon, il va passer une nuit dans le froid…)

Bon, ah oui, le parasitisme : donc c’est un organisme qui va nettement profiter d’un autre (qualifié : d’hôte) pour vivre. Cependant, il existe différentes échelles (intensité) de parasitisme.


-L’ectoparasite :

Vous le connaissez sûrement. Vous l’avez probablement déjà rencontré. L’ectoparasite est l’organisme qui va élire domicile sur la surface corporelle d’un autre organisme vivant (l’hôte). Il va y puiser les ressources pour se nourrir : généralement du sang (oui, parce que le sang, c’est plein de bonnes choses. D’ailleurs tous les matins, je… non oubliez).
Pour citer des exemples : Poux (Pediculus humanus, l’hôte étant l’Homme), puce du chien…

vous les connaissez sûrement



-L’hémiparasite :
Un cas particulier car ce mot ne s’emploie en général que pour les végétaux « à moitié » parasites, dont l’exemple le plus célèbre reste le gui. Le gui puise l’eau et les sels minéraux dans les vaisseaux de sève brute (=xylème) de l’arbre hôte. Mais pour le reste (photosynthèse), il se débrouille comme un grand.

Viscum album, pour la recette de la potion magique, demandez à Panoramix


-Le mésoparasite :
Très connu aussi et vous devez  avoir servi le gîte et le couvert une fois dans votre vie à l’un d’eux. Les mésoparasites vont s’installer dans une cavité de l’hôte, mais cette cavité reste en communication avec l’extérieur (comme un grotte). Le mésoparasite ne va pas franchir les parois de cette cavité, mais va se contenter de chiper un peu tout ce qui passe. La cavité digestive est d’ailleurs un bon endroit (il fait chaud et il y’a à manger, je vous assure).



-L’endoparasite :
Encore plus loin, l’endoparasite va franchir les « barrières protectrices » des cavités et s’insérer à l’intérieur des organes de l’hôte. Certains iront jusqu’à se faufiler dans les cellules. Et là encore, une grande diversité de parasites existe, tous plus vilains les uns que les autres.

Pour la sacculine, c’est le truc blanc qui dépasse de l’abdomen (on dit pléon chez les crustacés. Enfin ce n’est que le sac d’œufs de la femelle sacculine. OUI ça ne ressemble pas à un crustacé mais c’en est un)

-Le parasite génétique :
Oui alors là, on n’est plus vraiment dans des organismes parasites, mais plutôt à l’échelle moléculaire. C’est le cas des virus, qui sont en fait que des brins d’ADN (ou d’ARN) qui iront s’insérer dans l’ADN d’une cellule hôte, qui va le transcrire pour donner protéines, sucres (qui viennent du cytoplasme), ADN ou ARN : tout pour faire de nouveaux virus. Donc on peut dire que lorsque vous avez un vilain rhume, et bien des rhinovirus ont modifié génétiquement vos cellules des fosses nasales, qui vont produire de nouveaux rhinovirus jusqu‘à l’éclatement. Sympa, mais c’est la vie. Et vous en hébergez probablement en ce moment (vous n’êtes pas malades, mais de l’ADN viral peut se trouver dans l’ADN de certaines de vos cellules, mais celui-là n’est pas transcrit).

Quelques virus tout frais sortant d’une cellule

Bon , à ce stade de la galerie des horreurs, deux choses sont à noter :
  1.  Comme je vous l’ai dit juste au dessus (ou pas en fait), il y a sûrement des fragments d’ADN viraux dans certaines cellules de votre corps. Mais vous n’êtes pas malades. En effet, un virus n’est pas forcément virulent, ou mortelle.  Généralement, les virus les plus contagieux sont ceux qui sont moins virulents (ou qui alternent phase de réplication intensive et phase silencieuse. Exemples : Virus de l’herpès, VIH, Varicelle). Ceci s’applique aussi aux organismes parasites : nous y reviendrons si vous avez encore du courage.
  2.   La sacculine est un crustacé mais n’y ressemble pas du tout (en fait, ce sont les comparaisons génétiques et le développement larvaire qui attestent de son appartenance à la classe, et le goût que ça a avec de la mayonnaise). Les douves du foie sont des vers plats (plathelminthes) dépourvus d’yeux et possédant un tube digestif aveugle (en cul- de-sac : ils n’ont pas de trou du cul si vous voulez). En fait, plus on progresse vers l’endoparasitisme, moins les organismes sont reconnaissables dans leur ensemble (si on prend référence à la classe à laquelle ils appartiennent). La sacculine est l’exemple type, mais il y’en d’autres. On parle de « régression » parasitaire (ce qui peut être mal interprété, car c’est plus une adaptation à un type de vie où la reproduction est THE fonction dans laquelle toutes les ressources sont investies).
         2) Méthode pour être un bon parasite.

      Après avoir survolé à la vitesse d’un F16 américain les exemples de parasitismes et leurs dignes représentants, on va s’attarder sur les conseils à suivre pour être un bon parasite. Pour être un bon parasite, il faut tout d’abord trouver un hôte pour y crécher un moment (au moins le temps de se reproduire).


      a)      Trouver un coin sympa :
      Tomber sur un hôte potentiel n’est pas très facile (et pourtant ce n’est les logements vacants qui manquent): il faut tomber sur le bon hôte (celui qui, nous verrons plus loin, va tolérer la présence du squatteur) au bon moment de la vie du parasite (en effet, il peut exister des hôtes spécifiques pour les larves, ou les œufs, ou la forme adulte). Tomber sur le bon hôte relève du hasard, mais on peut faciliter cette rencontre en jouant, en très gros, sur deux tableaux : le milieu de vie de l’hôte (et ses habitudes : ce qui est la stratégie la plus fréquente) et le moment.
     Tout ceci rentre dans ce qu’on appelle le « filtre de rencontre ».

   Exemple 1 : Dicrocoelium dendriticum (La petite douve du foie)


La petite douve passe par trois hôtes, rien que ça
      Le cycle de vie de la petite douve du foie passe par 3 hôtes. L’hôte gastéropode est le lieu où l’unique œuf (qui a eu de la chance va-t-on dire) va se multiplier excessivement et de façon asexuée… Oui par parce que se reproduire de façon sexuée seul, ce n’est pas évident… mais pas impossible. Non la masturbation n’est pas de la reproduction, sinon imaginez le peuple qu’il y aurait. Revenons au sujet bande de chafouins, non mais oh !  La rencontre de l’œuf avec le petit escargot est un peu due au hasard : se faisant, les adultes vont générer des millions d’œufs qui seront éparpillés dans les nombreux coprolithes  laissés par l’hôte définitif. Et si l’escargot passe dans le coin et mange une feuille avec un œuf… c’est gagné. Pour rencontrer le deuxième hôte (la fourmi), le hasard intervient encore grandement, bien que les cercaires (larve) seront disséminées un peu partout dans l’habitat commun de l’escargot et de la fourmi. 
     Dans ces deux rencontres, on voit bien que ce qui va faciliter la rencontre avec l’hôte suivant est la dispersion des oeufs/larves : on a donc ici une stratégie qui se fonde sur la production en grand nombre de formes infestantes.
     Mais le mieux c’est la rencontre avec le dernier hôte : un mammifère herbivore. La fourmi infestée par les cercaires va avoir un comportement inhabituel. Au lieu de vaquer à son travail de fourmi, cette dernière va grimper au sommet d’une brindille d’herbe et faire sa feignasse. Vous l’aurez deviné, bande de malins que vous êtes, cela va considérablement augmenter les chances d’entrer dans l’organisme hôte herbivore. Les cercaires (devenues métacercaires) perturbent le système nerveux de la fourmi qui va se comporter bizarrement (tel un zombie), en se dirigeant vers la lumière en haut d’une brindille, faisant fi du danger qui la guette.
    On a cette fois-ci une stratégie de modification du comportement de l’hôte intermédiaire. Modification qui va grandement faciliter le passage à l’hôte suivant.

    Ce genre de chose s’observe d’ailleurs sur toutes les autres interactions hôte-parasite. Voici un petit topo:


Des exemples de facilitation

     Ces modes d’infestation sont dits passifs (ce sont les hôtes qui sont acteurs de leur infestation, sans le savoir : c’est triste quand même), par voie trophiques (traduction : par la nourriture, pour ceux qui ont un vocabulaire équivalent à ceux qui sont enfermés et qui s’épient comme des voyeurs dans Secret Story). Mais elle peut se faire aussi par voie sexuelle… (comme dans Secret Story aussi)

    Exemple 2 : Les schistosomes

     Les schistosomes sont des plathelminthes : des vers plats.  Ils passent la plupart du temps accouplés (ce n’est pas forcément une chance, détrompez-vous). Les formes parasites sont responsables de maladies appelées bilharzioses (qu’on trouve essentiellement en Afrique tropicale : demandez ce qu’est la bilharziose au grand google et assumez ce que vous voyez. Je n’y suis pour rien). 


Pour une fois chez les parasites, la femelle est plus petite que le mâle. La femelle loge dans un repli du mâle

      Leur cycle de développement passe par deux hôtes : un gastéropode d’eau douce (pour le développement larvaire et la reproduction asexuée) et un mammifère (stade adulte et reproduction sexuée).




      Pour tomber sur l’hôte définitif (le mammifère), le schistosome, alors sous forme de cercaire mobile, va s’approcher de la surface, près du rivage du milieu aquatique. Mais les cercaires le font à différents moments de la journée  selon l’espèce: il existe une synchronisation de rencontre entre la cercaire d’une espèce et son hôte spécifique.
      Le lieu (rivage) et l’heure (matin, midi, soir, nuit, selon le mammifère) : tout pour un Rendez-Vous.

 Donc si on conclut sur ce point, un parasite va augmenter ses chances de rencontrer un hôte en jouant sur plusieurs tableaux :
-     augmenter le nombre de formes infestantes (œufs, larves : la production de ces formes dépasse pour un adulte les 10 milliards par an).
-    modifier le comportement (ou les habitudes) de l’hôte intermédiaire.
-    modifier l’apparence physique de l’hôte intermédiaire (mimétisme).
-    se déplacer vers un hôte ou être transporté par un vecteur comme le moustique (ex : plasmodium, agent du paludisme).
-    être présent à un moment où l’hôte est disponible.

     La transmission des parasites se fait verticalement : changement d’hôtes qui correspond à un changement de génération (œuf/larve/adulte)
     Elle peut aussi se faire horizontalement, c'est-à-dire, durant une même génération. De plus, il arrive parfois que le parasite se retrouve dans un hôte peu habituel dans son cycle : ce qui va souvent être une IMPASSE, car l’organisme hôte accidentel ne va pas forcément se laisser faire. C’est ce qui se passe avec toxoplasma qui se retrouve parfois chez un hôte humain (provoquant la toxoplasmose) : la plupart du temps, l’hôte s’en débarrasse. D’ailleurs, au passage, sachez que l’espèce humaine est l’organisme vivant le plus parasité sur Terre (ça a un coût d’avoir colonisé presque tous les milieux)
     Ce qui amène tout naturellement au deuxième conseil  pour être le top du top des parasites : ne pas se faire repérer dans le squat. 


      b)      Rester dans l’hôte sans se faire expulser :

      Maintenant, on parle de « filtre de compatibilité ». Une fois dans votre hôte, allez-vous pouvoir y rester peinard ? Tout dépend de plusieurs choses :
       -   rester dans l’hôte mécaniquement :
      On peut citer le taenia qui sur ce qui lui sert de tête (=scolex) possède des ventouses (Taenia solium) ou des crochets (Taenia saginatta). Il peut ainsi adhérer à la paroi de votre intestin et y rester un moment.

c’est moche hein ?
     D’autres parasites sécréteront du mucus pour adhérer. Les endoparasites iront carrément faire un trou dans la cellule d’un organe.

  
     -  MANGER !!
     (ben ouais, pour faire des milliards d’œufs, faut bien manger un peu)
    Selon le type de parasitisme (et de « régression »), le parasite ne mangera pas la même chose. Un ectoparasite (comme les tiques) se contentera de sang (c’est très nourrissant, surtout chez un diabétique ou un sexagénaire atteint d’hypercholestérolémie). Le sang reste tout de même le met favori des douves (mesoparasites) et de plasmodium (endoparasite).
    Certains parasites possèdent un système digestif complet avec des enzymes pour digérer (les nématodes comme les Ascaris, ou votre « ami » qui s’incruste chez vous pour vous dévorer le pot de pâte à tartiner qui vous reste). D’autres comme les douves possèdent un tube digestif aveugle :  c'est-à-dire qu’elles n’ont pas d’anus (pas de caca, ce qui implique de se nourrir de résidus déjà bien digérés)
     Enfin, y’a les plus simples : pas de système digestif, mais les nutriments passent à travers leur tégument (peau). Le Taenia se nourrit comme cela, dans l’intestin. Certains émettent des « suçoirs » (rhizocéphale comme la sacculine).

Au niveau des suçoirs, les nutriments sont absorbés par pinocytose

     -Ne pas se faire repérer et expulser comme un gueux dans une boutique Louis Vuitton :
     La police du corps veille. Un parasite peut rester longtemps s’il n’est pas reconnu comme étranger à l’organisme hôte (non-soi. Oui notre organisme est xenophobe). Certains parasites présentant des molécules proches du HLA (molécule spécifique à chaque humain) de l’hôte auront plus de chance de rester et de se reproduire… transmettant ainsi à sa nombreuse descendance ce caractère héréditaire.  Ainsi on finit par se retrouver avec des parasites spécifiques à un hôte en particulier parce qu’ils possèdent les « faux papiers » adéquats (mimétisme moléculaire).
      D’autres parasites sont aussi très fourbes : ils peuvent diminuer l’efficacité du système immunitaire ou changer de molécule marqueur souvent (si bien que le système immunitaire déjà affaibli, ne pourra pas suivre les « mises à jours » du parasite : c’est pire que windows huit). Le champion dans cette stratégie est … le VIH (oui, je vous rappelle qu’un virus est écologiquement un parasite. Pour ce qui est de savoir si on doit dire qu’un virus est vivant ou pas… c’est juste une question de définition).

Ici, une cellule dendritique qui phagocyte une autre cellule non reconnue comme appartenant à l’organisme
     c)      Faire des rejetons :
      Certains diront que c’est la finalité de la vie. Non c’est simplement que la vie est ce qu’elle est parce qu’il y a reproduction. C’est la caractéristique principale qui définit la vie. Le fait que nous avons déjà remarqué plus haut est la modification qu'entraîne le mode de vie parasitaire dans les différentes  classes d’organismes vivants. On assiste à une simplification de certains organes, qui correspondent à des fonctions qui ont moins d’importance. Toute l’énergie sera investie dans la reproduction : on verra dans la plupart des cas des organes de reproduction hypertrophiés (=GROS !). Le taenia (oui encore lui) n’est plus qu’un scolex (qui permet de s’accrocher) avec une succession de plusieurs mètres d’anneaux (=proglottis) qui ne sont que des organes de reproduction (mâle ET femelle) : production de gamètes et œufs (=cucurbitains pour les derniers, qui vont se détacher et être évacués avec le caca).



       Les copépodes représentent une sous classe de crustacés (maxillopodes), faisant partis du macroplancton (vous en avalez lorsque vous buvez la tasse à la mer ou dans un lac). Mais certaines espèces sont parasites (de poissons notamment). Les espèces parasites ont un aspect physique nettement différent de celui qui caractérise la sous-classe.

Oui, celui de droite ne ressemble plus à grand-chose

     Enfin l’option hermaphrodisme est très avantageuse : certains parasites comme les douves du foie sont hermaphrodites, ce qui autorise l’auto fécondation (pas toujours possible, je vous renvoie à l’article précédent sur les mollusques) et facilite la rencontre des sexes.


v    Après ces observations, il apparaît clairement que la reproduction est une fonction essentielle chez les organismes parasitaires : elle garantie la dispersion de millions de formes infestantes, ce qui augmente les chances de rencontre avec un nouvel l’hôte, car les pertes sont gigantesques (moins de 0,1% de succès, et encore c’est très haut comme taux de réussite. Jouer à Euromillions s’avère plus facile). Mais cette « régression » est une adaptation au mode de vie parasitaire. Ce mode de vie sélectionne les caractéristiques vues plus haut (importante reproduction, recherche de l’hôte par différentes stratégies, maintien dans l’hôte) : tout ce qui va favoriser la reproduction et la continuité du cycle de vie va se maintenir, et s’affiner au fil des générations pour finalement obtenir des espèces parasites spécifiquement adaptées à un ou plusieurs hôtes.


   Si on veut conclure sur ce qu’est le parasitisme :
    C’est une relation écologique dans lequel intervient une espèce parasite et une espèce hôte, mais qui profite qu’à l’un des deux (le parasite), tandis qu’il est néfaste à l’autre (l’hôte). Il se retrouve dans beaucoup de classe d’animaux (certaines classes sont particulièrement riches en espèces parasites), mais aussi chez des végétaux. Il y a différents niveaux de parasitisme qui vont engendrer des adaptations particulières, dont la régression de plusieurs fonctions devenues secondaires (locomotion, relation, etc…) et l’augmentation de l’efficacité de celles qui sont devenues primordiales (reproduction, adhérence…).
    Donc finalement, devenir parasite, ce n’est pas si simple. Une vie de parasite n’est pas de tout repos, alors réfléchissez bien avant de vouloir devenir un parasite. Ce n’est pas forcément « mieux » : c’est juste une stratégie différente.



FAQ :
     Je ne comprends pas… Lorsqu’un parasite mime une proie (comme le truc qui ressemble à une chenille  dans l’escargot), il est intelligent ! Il est sait ce qu’il fait !
      Euh, non. J’ai essayé de jouer une partie de dames avec une douve hier, et j’ai gagné (en fait, je crois qu’il a abandonné dès le début). Si les formes parasites ont des ruses comme celle-ci, c’est que les parasites présentant à chaque génération un caractère qui avantage leur reproduction et la continuité du cycle (leur reproduction au final) auront une descendance plus nombreuse, ayant ce caractère avantageux (que ce soit un aspect physique ou un comportement). C’est mécanique.
     L’affreux, quand je vois à quel point les cycles de vie sont adaptés… si les parasites ne sont pas intelligents, c’est que le Créateur a été génial dans ce qu’il a créé, pour de magnifiques cycles aussi bien fichus!
     Ce qui dans toute sa Bonté a permis de provoquer de millions de personnes malades à travers a planète… C’est vrai que comme plan démoniaque pour faire souffrir des tas d’êtres vivants, y’a pas mieux.
     Mon mec passe la plupart du temps devant son ordinateur à jouer à LOL, tandis que je fais la cuisine et que je le nourris et que je m’occupe de la maison. Est-ce un parasite ?
     A-t-il tenté de se reproduire seul? (si il se masturbe , on peut dire oui) Avez-vous observé quelque chose de différent des autres humains, comme des gonades hypertrophiées, des crochets sur ses fesses, un rostre qui pomperait la nourriture apportée à côté de lui sans qu’il bouge ? Si non, ce n’est pas un parasite. Il a peut-être un comportement de parasite mais c’en est pas un. C’est juste une feignasse. Faites comme le système immunitaire : virez-le.
     On a beaucoup parlé des animaux parasites, et trop peu des végétaux. Vous n’aimez pas les végétaux ? 
     SiMais il y a peu de végétaux (au sens strict) parasites. Le gui et le santal sont des exemples connus (et ne sont que  des HEMIPARASITES), mais il y a aussi le monotrope qui est totalement parasites de champignons du sol : c’est une plante à fleurs (angiosperme) qui ne pratique pas la photosynthèse. On peut citer également les cuscutes et les rafflésies.

Monotrope

   Lexique :
   Mycorhizes :
    Association étroite entre les racines d’une plante et les hyphes (filaments du sol) de champignons.  Les deux espèces sont en symbiose : le champignon contribuant à étendre le réseau racinaire de la plante facilitant sa nutrition, la plante fournissant une partie non négligeable de glucose au champignon. Les champignons qu’on ramasse en automne ne sont que les sporophores (organes de reproduction) : le mycélium (réseau d’hyphes) reste sous terre associé aux racines du végétal (un arbre par exemple). Pour plus de détails, fouiner dans les sites et les bouquins traitant de ce sujet très vaste (différents types, mécanisme d’association, rôle dans le sol et dans la conquête du milieu terrestre par les végétaux).

   Bibliographie et pour aller plus loin:

L'art d'être parasite (Combes)
http://geraldine.loot.free.fr/COURS%20INTERACTIONS%201.pdf (très bien fait)
wikipédia (en travers)

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